Présentation

Issue d’un parcours artistique, à la croisée de la pratique et de la théorie, Elsa Laurent est diplômée de l’université de Montpellier et de l’École Nationale de la Photographie d’Arles. Ses recherches portent sur l’expérience sensible et s’intéressent au rôle du corps dans l’approche d’une réalité, qu’elle soit sociale, psychologique ou culturelle. 

Ses images explorent la question de l’action, de l’origine du geste, de l’organique et de l’imprévisible propres au vivant. Soutenue par la DRAC et l‘ARS, elle intervient pendant six ans auprès de patients atteints de troubles mentaux. Par une étude approfondie du langage corporel dans les milieux de la danse et de la psychiatrie, elle explore et précise un rapport à l’image qui lui permet d’évoquer la perception physique et mentale au travers de métaphores visuelles.
En 2016, elle revisite ce corpus et développe un questionnement sur le surgissement et les formes issues des profondeurs originelles. La série Attraction, restituant ces travaux, est présentée lors du concours Silence organisée par la Galerie Michèle Chomette à Paris. 
Depuis 2018, elle s’intéresse à la forme sonore et interroge ses liens avec l’image. Elle découvre la possibilité des sons à impacter le visible. La série Akasha sur l’image de la voix, juxtapose visages de chanteurs et formes géométriques présentes dans les sculptures minérales. Cette série est présentée à Arles lors du prix Voies off et projetée à la galerie ACUD à Berlin à l’occasion de performances musicales. 

En 2020, elle amorce un travail sur le corps musicien, en s’intéressant plus particulièrement à la pratique de l’improvisation. Formée aux méthodes de terrain propres aux sciences sociales, elle mène des entretiens, récolte des dessins et de nouvelles images évoquant les ressentis corporels. Cet ensemble constitue aujourd’hui la série Qualia, une partition visuelle et graphique présentée à Arles en 2024.

Elle poursuit aujourd'hui ses recherches sur la question de l’écoute musicienne en collaborant avec le CNSMDP, le CDCN, La Muse en Circuit, et avec le chercheur Clément Canonne à l’Ircam.
Elle développe également des projets visuels et sonores avec plusieurs musiciens improvisateurs.


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>> Collaborations, commandes, ateliers

Ensemble ONCEIM - La Muse en Circuit, Centre National de Création Musicale  - IRCAM - CNSMDP, Conservatoire Nationale Supérieur de Musique et de Danse de Paris - Danse Dense, Pôle d’accompagnement pour l’émergence chorégraphique - Château de Versailles - Académie de l’Opéra Nationale de Paris - Muséum National d’Histoire Naturelle - Ensemble vocal Les Métaboles - Philharmonie de Paris - Musée du Louvre - Cité des Sciences et de l’Industrie - Département des Hauts-de-Seine - Ville de Paris - Direction Départementale de la Cohésion Sociale - Centre des Monuments Nationaux - CRR, Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris - Fondation des États-Unis - Centre de Développement Chorégraphique National L’Échangeur - DRAC- ARS

>> Collections Les Surgissantes
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    Livret Qualia, 2020

  • Fonte des neiges

    Parc national des Ecrins, 2023

  • lumière

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    Athènes, 2018

Extrait du texte de l'exposition « Silence »

La sculpture, et la photographie entretiennent de silencieuses complicités. Donner une forme à l'indéterminé, retrouver l'origine du geste, d'une matière incarnée, d'une forme sans cesse en devenir qui surgit, se plisse et se déploie. Tel est le propos de ces photographies qui agissent en « pièces sculpturales ». Telle est aussi la volonté de ces corps absorbés, pris entre concentration et abandon, qui occupent l'espace de l'image à la manière dont ils habitent leur espace intérieur : éprouvant le vide, le poids, l'équilibre.
Ces pièces taillées évoquent une matière originelle, incertaine et complexe. Ce n'est pas la ligne ni le contour qui font sens ici, mais le rapport d'une masse à sa découpe, le surgissement d'une forme que la photographie érige ; un avènement.
Qu'est-ce que surgir ? C’est se former dans les profondeurs et entrer brusquement dans le champ visuel. C’est l’expulsion, la chute, la naissance, un volume qui se dresse et s’étend dans l'espace.
A l’exemple des monuments qui pérennisent des présences sur terre et leur rendent hommage, les photographies d'Elsa Laurent affichent un feuilletage du temps peuplé de fantômes. Elles convoquent des présences souterraines qui remontent lentement à la surface. L’inertie sourde d’une sculpture figée dans ses plis, la performance d'un corps mis en mouvement par sa propre matière.

Extrait du texte de l'exposition « Silence » organisée par la Galerie Michèle Chomette à Paris en juin 2016.
  • ©ElsaLaurent_L'Etendu_2016

    L'Étendu.

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